De plus en plus de salariés envisagent de se lancer dans l’auto-entrepreneuriat sans faire une croix sur les avantages de leur contrat de travail actuel. La bonne nouvelle est qu’il est tout à fait possible de cumuler les deux. Mais bien qu’il s’agisse d’une excellente solution pour augmenter les revenus, il faut marcher avec prudence pour éviter les pièges juridiques et administratifs. Explications !
Quelles sont les restrictions et les obligations à respecter ?
Le cumul auto entrepreneur et salarié est autorisé par la loi. Autrement dit, chaque salarié français est en droit d’exercer une activité d’auto-entrepreneur en parallèle de son emploi principal. Cette possibilité est ouverte, quel que soit le type de contrat de travail (CDI, CDD, intérim, etc.) et le secteur d’activité envisagé pour l’auto-entreprise. Toutefois, il faut tenir compte de plusieurs contraintes. En premier lieu, il est essentiel de vérifier les exigences de votre contrat de travail. S’il existe une clause d’exclusivité, vous ne pouvez pas entreprendre une autre activité professionnelle. De même, une clause de non-concurrence vous interdit de créer une auto-entreprise qui pourrait concurrencer votre employeur.
Indépendamment des clauses contractuelles, le salarié est aussi tenu à un devoir de loyauté envers son employeur. En clair, il ne doit pas utiliser les ressources de la société pour son activité personnelle. Il ne peut pas non plus démarcher les clients de l’employeur, ni exercer son activité d’auto-entrepreneur durant les heures de travail salariées. D’ailleurs, le cumul des deux activités ne doit pas conduire à dépasser les limites légales de temps de travail, fixées à 48 heures par semaine et 10 heures par jour. En outre, certains métiers sont soumis à des réglementations spécifiques qui peuvent restreindre ou interdire le cumul avec une activité d’auto-entrepreneur. C’est notamment le cas des professions de santé, juridiques et comptables.
Quels sont les avantages de ce double statut ?
La sécurité financière est sans contredit le principal avant du cumul des statuts de salarié et d’auto-entrepreneur. Vous gardez un emploi stable en tant que salarié et, en même temps, vous avez l’opportunité de tester la viabilité de votre projet entrepreneurial. Vous n’avez pas à démissionner tant que vous n’avez pas la certitude d’atteindre une indépendance totale. Cette démarche vous permet aussi de développer de nouvelles compétences et d’élargir votre réseau professionnel. Elle peut même servir de tremplin pour une transition progressive vers une activité indépendante à temps plein.
Quels sont les inconvénients et les défis à anticiper ?
Jusque-là, cumuler le statut de micro-entrepreneur et celui de salarié semble très avantageux, ce qui est réellement le cas ! Mais il faut noter qu’il n’est pas sans défis. Gérer deux activités augmente naturellement votre charge de travail. Il faut donc vous préparer à être très occupé et trouver des moyens efficaces de prévenir le stress et l’épuisement professionnel (burn out). Ensuite, il ne faut pas négliger la complexité administrative. En effet, la gestion concomitante des obligations fiscales et sociales liées aux deux statuts peut s’avérer complexe et chronophage. Pour finir, le salarié-entrepreneur ne bénéficie pas d’une double protection sociale même s’il cotise à deux régimes. En cas d’arrêt maladie, par exemple, les indemnités versées ne seront pas nécessairement plus élevées.
Contents